Maison Milon

Nous arrivons comme prévu, le lundi à 14h30 et la conversation s’installe entre Albert et René Milon, Monique Dalmas et Dominique Leroux.

Les lieux : La porte d’entrée donne directement dans la cuisine, visiblement rien n’a changé depuis l’enfance des deux frères sinon la cuisinière à l’emplacement de la grande cheminée sur la droite de la pièce et sur la gauche, l’évier de l’époque a disparu pour laisser la place d’une porte qui donne sur ‘la salle à manger’ pièce rajoutée par le père des frères Milon. En face de la porte d’entrée un couloir donne sur l’arrière de la maison avec une salle de bains faite récemment dans les années 2000 par René, et l’escalier qui donne à l’étage avec deux chambres et une salle de bains. René nous confirme que les meubles sont les mêmes et que la TV a remplacé le poste de radio.

Albert Milon est né en 1922 et René en 1931. Leur frère André est décédé à l’âge de 18 ans en 1942 d’une appendicite.

Le père Joseph Milon est né en 1884 et est décédé en 1962 à l’âge de 78 ans. La mère Léa, née Guyon en 1893 est décédée en 1993, 10 jours avant son 100è anniversaire.

L’origine de la maison n’est pas connue des deux frères, ils savent qu’avant leurs grands-parents Milon, les parents de Joseph, la maison appartenait à l’oncle Rodet.   L’ensemble du hameau comprend 5 fours donc il y a eu jusqu’à 5 foyers sur place. Les frères se rappellent d’une dame Meuton qui venait trois fois l’an, elle était mariée à quelqu’un de La Clastre. Joseph le père a racheté cette partie et elle a été revendue récemment à Mr Bequet de Belgique. Cette maison avait recueilli une famille de réfugiés de Marseille dans les années quarante. Il y avait donc le foyer Milon, Deux foyers Meuton avec deux balcons et un foyer, Mme Taparos, tout en haut du chemin, une maison d’une seule pièce, une dame pauvre qui demandait l’aumône à la sortie de l’église, le dimanche. Là aussi le père a racheté cette partie et Les frères ont revendu à la famille Jasson.

Au niveau du confort il faut noter que l’eau a été installée à l’évier dans les années 40, c’est toujours les mêmes tuyaux, avant il fallait aller à la source, derrière la remise. La salle du bains à l’étage date de 1970/1971, avant on se lavait dans une cuvette à l’évier. René se rappelle qu’à 18 ans après le battage il fallait se laver directement à la source parce que c’était très salissant ! Pendant longtemps la lessive se faisait dans le bassin à côté de la remise. Celle-ci a été transformée en piscine par les Bruyer, nouveaux propriétaires eux aussi venus de Belgique. A propos de cette remise il faut signaler qu’elle appartenait à Désiré Amaudry, le père de Michel, et qu’elle est devenue propriété de Joseph en échange de fourrage ! Autre époque, autres mœurs !

L’électricité a été installée en 1931 et donc l’arrivée de la radio qui a bien changé les soirées ! Albert a eu de la nostalgie en évoquant le plaisir des longues veillées chez les uns et les autres ! Notamment les veillées aux Marais où les frères ont beaucoup travaillé, il y avait toujours beaucoup de monde dans cette maison !

Les deux frères se sont mariés en 1980, le même jour, Albert est descendu à Talon et René est resté aus Durons. Léa, la mère, aussi, jusqu’à la fin en 1993. Albert n’a pas changé grand-chose sinon l’autre salle de bains du bas.

Aux Durons il n’y avait pas beaucoup de terres mais des animaux ! Une paire de bœufs et un cheval. La première vache a été achetée après la guerre, c’est Albert qui est allé la chercher à Crest, il avait 25 ans. Après ils en eu 7. Les vaches étaient parquées, pour l’engrais. Il y a eu aussi quelques lapins, 30 mères lapines et des poules. Les lapins c’était pour l’épicerie, l’argent servait à faire les petites courses.

Peu de gens avaient des voitures ! Leur première voiture a été achetée en 1958. Il faut noter qu’Albert a eu son permis en 1940 et son premier accident en 2015 !

Avant de nous quitter nous avons fait la photo des deux frères devant la maison dans la même position que lorsqu’ils étaient enfants sur la photographie qui trône sur la table de l’entrée. Nous avons aussi visité la grange attenante où les chauves-souris, (en nombre) ont remplacé les vaches. Le souvenir du tremblement de terre de 1904 est bien présent avec un mur fendu et René se rappelait encore de la voix du grand père qui disait : il y avait tellement de poussière qu’on ne voyait pas Rochecolombe !

Nous avons profité encore un moment de cette vue exceptionnelle et nous avons laissé les frères, qui a n’en pas douter, se sont encore remémoré quelques bonnes histoires du temps passé !

Propos recueillis auprès d’Albert et René Milon le 08 août 2016 par M Dalmas et D Leroux

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